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mardi 1 janvier 2019

Commencer petit, être régulier


Je fais partie de ces gens qui tentent perpétuellement de remédier à leurs défauts, d'adopter de bonnes habitudes, de développer de nouvelles compétences. Parfois ça marche, et parfois ça échoue spectaculairement. A force d'essais et d'erreurs, j'ai fini par apprendre deux ou trois choses sur la définition d'objectifs personnels et le meilleur moyen de les atteindre. Par exemple: la fatigue décisionnelle nous guette tous. Au quotidien, nous n'avons pas un stock de volonté infini. Donc, il est inutile d'essayer de tout changer dans sa vie du jour au lendemain. Si une patate de canapé gourmande décide au 1er janvier d'entamer un régime draconien et de faire une heure de sport par jour jusqu'à ce qu'elle ait perdu 10 kilos, le printemps la trouvera déprimée par son échec, plus pauvre d'un abonnement d'un an dans un club de fitness où elle aura mis les pieds 3 fois, frustrée de bonne bouffe et probablement lestée de 2-3 kilos rebond supplémentaires. 

Ca peut paraître contre-intuitif, mais sauf accident de la vie entraînant un déclic foudroyant, la clé d'un changement profond et surtout durable, c'est de procéder par tout petits pas pour n'avoir jamais l'impression de faire un effort. Les Japonais ont un nom pour ça: le kaizen. Robert Maurer lui a dédié un ouvrage assez intéressant, et il existe même un magazine français qui porte ce titre. Dans une veine similaire, j'ai beaucoup apprécié "Essential zen habits" de Leo Babauta. Au fil des jours, la satisfaction de se tenir à son objectif fait boule de neige. On est fier de soi et on commence à voir des résultats; du coup, on est encore plus motivé pour continuer voire accentuer ses efforts. C'est ce qui m'a inspiré l'idée du Cultivateur de Bonnes Habitudes (voir à la fin de ce billet). Et c'est aussi ce qui va me guider dans deux domaines particuliers en ce début d'année 2019. 

J'ai déjà parlé ici des raisons qui me poussent à vouloir faire du yoga une hygiène de vie. Il est une autre pratique que je souhaite depuis longtemps intégrer à mon quotidien: dessiner. Je l'avoue volontiers, je suis une grosse feignasse qui se désintéresse rapidement des choses quand elle n'y arrive pas du premier coup. Or, si écrire m'est presque aussi naturel que respirer, dessiner ne va absolument pas de soi pour moi. Mais je sais que comme beaucoup d'activités artistiques, c'est une question de travail au moins autant que de talent. Il faut juste pratiquer sans se décourager jusqu'à ce qu'on arrive à un résultat potable. Se documenter sur la technique. Prendre quelques cours. Ne pas se laisser inhiber par la petite voix critique qui souffle à l'oreille que si on ne peut pas tout de suite être Michel-Ange, mieux vaut ne rien faire du tout. S'abstenir plutôt que se couvrir de ridicule. Alors que la seule chose qui compte, c'est le plaisir pris à créer même des oeuvres minuscules et imparfaites, comme Elizabeth Gilbert l'explique dans "Comme par magie".

Du coup, j'ai ressorti mes feutres, mes crayons de couleur et ma boîte d'aquarelle de l'étagère où ils moisissaient depuis que j'ai cessé de faire des portraits de chaussures (visibles ici, ici et ). Dans un premier temps, j'ai l'intention d'illustrer mon nouvel agenda à raison d'un tout petit dessin chaque jour, en m'inspirant du manuel "Apprendre à dessiner à la japonaise". J'en ai repéré quelques autres qui me tentent beaucoup, notamment "Dessine-moi un personnage", que j'ai décidé de m'offrir si j'arrive à me tenir à cet exercice pendant tout le mois de janvier. Dans un deuxième temps, je voudrais suivre un atelier d'aquarelle pour débutants chez Be Creative by Schleiper, qui en organise un chaque mois, et essayer aussi la gouache comme l'illustratrice Jennifer Orkin Lewis alias August Wren dont j'adore le travail. Enfin, mon ambition ultime serait de créer un strip mi-informatif mi-humoristique sur l'anxiété chronique; le concept est prêt dans ma tête depuis un moment déjà mais pour le mettre en oeuvre, il faut QUE JE DESSINE, BORDEYL. 

Et au passage, parler de mes projets ici est une autre tactique de poursuite d'objectifs: quand on a pris un engagement de manière publique, on se sent toujours davantage tenu de s'y conformer, ne serait-ce que pour ne pas avoir l'air d'une andouille juste capable de brasser de l'air. Du coup, si vous voulez partager les vôtres en commentaires, n'hésitez surtout pas!


Mon cultivateur de bonnes habitudes

3 commentaires:

  1. Méghane3/1/19 14:29

    J'ai plusieurs fois hésité à acheter des feutres aquarellables, mais ça me paraissait un peu cher, surtout que c'est impossible de connaître leur durée de vie/contenance. Par contre j'ai des crayons de couleur aquarellables, et qui sont très bien pour les (toutes) petites aquarelles sur mon carnet de croquis (Moleskine sketchbook, papier épais mais lisse). Avec des pinceaux à réserve d'eau, c'est super pratique.

    Je m'étais inscrite à un cours de dessin il y a trois ans, qui m'avait coûté 170€ pour 10 cours de 1h30. Je l'ai fortement regretté : la prof passait 15 minutes à papoter en début de séance, et il y avait généralement plus d'une dizaine de participant(e)s. Donc en moyenne, il restait 7.5 minutes de temps effectif par élève et par cours...

    Pour une initiation (et encore plus pour l'aquarelle), je pense qu'il est encore plus important d'être peu nombreux. Pense à demander quel est le nombre max de participants, et peut-être aussi le niveau du cours, pour éviter de te retrouver à peindre des cercles chromatiques ^^

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  2. @Méghane: J'ai aussi des crayons aquarellables, que je n'aime pas utiliser, et un pinceau à réserve d'eau, super pratique, qui m'avait été conseillé par une des autrices que je traduis :-)

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  3. Méghane4/1/19 09:31

    Si c'est le fait de colorier au crayon que tu n'aimes pas, ils peuvent aussi s'utiliser comme des godets d'aquarelle, en appliquant directement le pinceau sur la mine.

    Suie à ton précedent post de blog sur les vidéos d'Adrienne, j'en ai regardé quelques unes. Avant ça, je croyais que le yoga c'était "juste" des étirements/de la relaxation (désolée !). Après avoir failli manger mon carrelage avec le corbeau, j'ai tenté d'autres trucs qui avaient l'air plus simples. Et je me suis quand même retrouvée avec des courbatures le lendemain ^^"
    Tu as beaucoup de détermination, pour réussir à en faire tous les jours :)

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