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jeudi 6 décembre 2018

Ce que la Kindle a changé dans ma vie de lectrice





Après avoir été longtemps réfractaire à l'utilisation d'une liseuse, en fin d'année dernière, j'ai récupéré  à titre d'essai la vieille Kindle d'une amie qui m'en a gentiment fait cadeau (merci encore, Ness!). Et j'ai commencé à acheter des livres en numérique, principalement pour une question de commodité et de prix, mais je ne parvenais pas à me résoudre à les lire sur cet appareil minuscule qui se tenait d'une seule main: ce n'était pas juste l'odeur et la sensation du papier qu'on m'enlevait, c'était carrément une gestuelle adoptée près d'un demi-siècle plus tôt. Les premiers mois, je me suis donc tué les yeux à lire sur mon iPad dont le poids et la taille l'apparentaient davantage à un ouvrage classique. Puis, notre voyage en Asie approchant, j'ai décidé d'emporter mon MacBook pour pouvoir bloguer confortablement sur place, et MacBook + iPad, c'était juste redondant: un excès de poids inutile à trimballer, et un appareil de plus à sortir au passage de la sécurité dans les aéroports. Je me suis dit que ce serait une bonne occasion d'enfin tester la Kindle dans des circonstances où je n'aurais pas d'échappatoire possible à moins de renoncer à lire (glups). 

Et comme toujours, une fois que j'ai eu un fusil dans le dos, je me suis adaptée assez vite. Je m'étais déjà semi-sevrée de mon addiction au papier, de sorte qu'il ne me restait plus qu'à intégrer les avantages de la lecture sur liseuse. Le confort visuel, y compris dans des conditions d'éclairage pas terribles ou à côté d'un conjoint endormi. La légèreté et le faible encombrement du bouzin. La possibilité de trimballer sur soi des dizaines d'ouvrages, et d'en acheter d'autres en quelques secondes à condition d'avoir du wifi. Je suis rentrée d'Asie totalement accro à ma Kindle. Et vu le défi que je me suis fixé sur Goodreads cette année (lire un livre par jour), elle m'a permis de réaliser de sacrées économies sans même pirater un seul titre. De plus, elle m'épargne la peine de devoir porter les ouvrages une fois lus, soit chez un bouquiniste pour les revendre, soit à Monpatelin pour les stocker dans ma bibliothèque - dont je dois alors éliminer un vieux livre pour faire de la place au nouveau. La dématérialisation de la culture, pour une aspirante minimaliste telle que moi, ce serait quand même dommage de ne pas en profiter.

Cela dit, malgré mon enthousiasme tout neuf, je dois avouer que je ne lis pas sur ma Kindle de la même façon que sur papier. A cause sans doute de l'absence de plaisir sensuel, mon cerveau "imprime" moins bien ce qu'il lit sur écran et en garde un souvenir beaucoup moins vivace. J'ai perdu l'habitude de feuilleter mes romans, d'aller parfois jeter un coup d'oeil à la fin ou de revenir quelques chapitres en arrière pour vérifier un détail: je sais que c'est possible, mais la manip' à faire m'agace, donc je m'abstiens, ce qui enlève à mon expérience de lecture. Et je ne prends quasiment plus de photos pour le compte Instagram de L'Annexe, sauf avec des bédés (les seules que j'achète en numérique sont des mangas en noir et blanc, dont le format permet de visualiser une page entière d'un coup même sur un petit écran). Bref, comme la plupart des lecteurs que je connais, je ne vais pas virer tout numérique mais continuer à alterner numérique et papier selon les circonstances, mes envies et le type de bouquin. N'empêche que désormais, je ne m'imagine plus me passer de ma Kindle. Qui sait? Un jour, peut-être, j'échangerai mon vieux Nokia contre un smartphone.

8 commentaires:

  1. Avec plaisir ! Tenant régulièrement le rôle de conjoint endormi, j’approuve la Kindle :)

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  2. Moi c'est mon dos qui m'a remercié. Comme j'ai toujours peur de finir un livre et ne pas pouvoir en commencer un nouveau, je me baladais toujours avec deux livres : celui en cours et le prochain ! Et pas toujours en format poche. La liseuse est terriblement plus pratique ! Et depuis que j'ai découvert que les bibliothèques prêtaient des livres numériques : le bonheur !
    Par contre, je me promène toujours avec mes guides en version papier et j'achète en papier les bouquins qui me retournent le coeur...

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  3. Mon conjoint a adopté la liseuse depuis quelques années, alors oui ça prend beaucoup moins de place sur les étagères, beaucoup moins de poids dans les valises quand on part en vacances mais on a perdu un truc que j'adorais : discuter de ce qu'on était en train de lire (avant je voyais le livre, sa couverture, je lisais la 4ème de couverture, là c'est impossible et si je dois "rentrer" dans sa liseuse pour savoir c'est un peu comme si je l'espionnais) parfois on lisait le même livre en même temps quand on avait longtemps attendu sa sortie (pendant que l'autre était absent on avançait dans le bouquin)on se tirait la bourre en rigolant. Il ne peut pas me passer un livre qu'il a aimé non plus.
    Bref, il y a tout un partage qui a disparu et rien que pour ça je n'aime pas l'objet.
    Moi je continue à emprunter des livres à la bibli ;-)

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  4. Je lis une centaine de livres par an....quasi à 99% sur ma Kindle depuis 4/5 ans! je ne supporte plus de lire un livre papier: l'encombrement, le poids, pas la possibilité de le poser et de continuer à bouquiner (il faut tenir les pages).
    J'adore ma kindle et l'idée de trimballer partout ma bibliothèque (ma pal plutôt) me réjouit!

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  5. Moi c'est l'expérience de vie à l'étranger qui m'a convertie... Pouvoir acheter facilement des livres en français ou en anglais, d'un clic, quelle facilité! C'est également très agréable pour la lecture en anglais, pas besoin de sortir le dictionnaire, d'ignorer le mot ou de zapper une référence, l'accès direct au dictionnaire ou à Wikipédia, ça fluidifie beaucoup la lecture je trouve. Plus la place, le transport, etc. Par contre ne pas pouvoir feuilleter, prêter, échanger, ni avoir une bibliothèque concrète c'est dommage et je continue à acheter quelques livres (pou des raisons de minimalisme et de finances je suis redevenue utilisatrice assidue de la bibliothèque municipale), notamment les beaux livres d'art et les ouvrages universitaires (on peut prendre des notes avec le kindle mais quand on s'envoie le dossier en pdf une partie en est effacée au titre des limitations de l'éditeur, et sans qu'on sache lesquelles, c'est assez exaspérant et contre-productif). Donc pareil, j'alterne ;)

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  6. Bonjour,

    Avec une kindle, tu dois obligatoirement acheter les livres numériques sur amazon ? Et j'ai vu qu'il y avait une possibilité d'abonnement kindle. C'est ce que tu as toi ? Ou bien achètes-tu et conserves-tu les livres ?
    J'aime bien l'idée de l'abonnement, mais Amazon, bof...
    Merci

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  7. @Cécile: Oui, Kindle est le système d'Amazon donc tu ne peux acheter les livres numériques de ce format que chez eux. J'avais étudié la possibilité de l'abonnement, mais elle ne porte que sur certains titres, et rarement ceux qui m'intéressent. Donc j'achète au coup par coup.

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  8. Merci ! Je vais donc continuer à profiter de mon abonnement à la bibliothèque municipale de Paris qui me permet d'avoir accès à un certain nombre de livres numériques par mois. C'est gratuit, mais le catalogue est quand même limité, et il n'y a par exemple pas de titres en anglais...

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