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jeudi 25 octobre 2018

Quit while you're ahead?





Aujourd'hui fait partie de ces jours de plus en plus nombreux où je ne vois plus du tout l'intérêt de continuer.

Le monde actuel me terrifie. L'avenir s'annonce pire. Mes lectures les plus récentes ont fait évaporer mes dernières réserves d'espoir qu'on finisse par redresser un peu la barre. Je sais bien que je ne suis pas devin et qu'on n'est jamais à l'abri d'une bonne surprise, que beaucoup de gens se battent contre le réchauffemement climatique, la montée des fascismes, la persistance du sexisme, du racisme ou de l'homophobie. Je suis aussi, à tort ou à raison, persuadée que leurs efforts ne sont que gouttes d'eau dans un océan empoisonné. Que le capitalisme est une machine inarrêtable dont les dérives monstrueuses vont tous nous broyer beaucoup plus tôt qu'on ne veut le croire.

J'ai conscience d'avoir une situation très privilégiée dans l'absolu. Un job que j'aime, une bonne santé, - pour ne parler que des deux choses les plus évidentes - c'est déjà une telle chance! Mais le job que j'aime devient un peu moins rentable et un peu plus précaire chaque année. Comme beaucoup d'autres, j'imagine. En observant la génération de mes parents, je m'étais forgé l'idée que plus on vieillissait, plus on avait une situation sûre du point de vue matériel. Je ne gère pas bien du tout la perspective que la mienne ne fasse que se dégrader d'année en année. Et qu'au lieu de pouvoir me dire "Oh, d'ici à ce que je sois vieille, on aura trouvé un vaccin contre le cancer/un remède contre Alzheimer", j'en sois à me demander s'il restera des hôpitaux publics quand mon corps commencera à me lâcher par un bout ou l'autre.

Je ne suis même pas dépressive, juste lucide à tendance pessimiste.

Et j'ai beau chercher des raisons de continuer, j'en trouve de moins en moins.


13 commentaires:

  1. C'est un sentiment que je partage malheureusement de nombreux jours.

    Je te souhaite bon courage. Tant qu'il y a la vie, tout espoir n'est pas perdu.

    Sparke

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  2. Grosquick de la mancha25/10/18 12:21

    Hello toi.
    Si on ne continue pas, que fait-on?
    Je viens de terminer l'écoute de "Le club des incorrigibles optimistes" que je n'avais pas réussi à lire à cause d'un premier chapitre barbant et qu'en audio, j'ai adoré. Un personnage (Igor) dit plusieurs fois "Le pire est à venir, profitons de ce que nous avons aujourd'hui", cela résume assez bien ma tentative du moment.
    si un lunch en ma compagnie peut te dérider, je suis partante: Bisous

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  3. Je suis assez d'accord et l'avenir me paraît de plus en plus sombre. L'argent, l'appât du gain pourrissent le monde. Pourtant j'ai foi en l'homme et espère que nos petits-enfants verront les choses s'améliorer.

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  4. Pareil.
    Et encore, j'ai pas de gamin sinon je ne sais pas comment je ferais en me disant qu'ils vont crever de froid/chaud/faim/épidémie qu'on prévoit pour 2100.

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  5. Même humeur ici. Je pense très sincèrement mourir plus jeune que mes parents car la situation sera devenue invivable, littéralement parlant. On va vers notre destruction, et tout le monde s'en fout. On n'apprend pas, on ne veut pas voir. On va mériter ce qui va nous tomber dessus. La vie continuera certainement mais l'humain n'en fera sans doute plus partie, d'ici quelques courtes décennies.

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  6. Je pars à Lisbonne dimanche avec ma petite famille parce que tes articles sur la ville nous bien donné envie...ce n'est peut-être pas tous les jours évident/suffisant mais à défaut de trouver suffisamment de couleurs à ta vie tu en mets pas mal dans celle des autres..d'ailleurs c'est le moment de passer commande; je peux te rapporter quoi qui te mettrait en joie ? Bisous.

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  7. Tout ça n'est pas faux. Imagine si en plus tu vivais en Angleterre avec le brexit qui se profile! comme moi, quoi.
    ouais.

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  8. Je ne suis pas très enthousiaste non plus.
    Je me dis qu'en changeant d'échelle d'analyse du temps, on est dans une période de déclin et qu'il faut faire avec et faire ce qu'on peut dans ce cadre. Alors... cultiver l'intelligence, preserver le beau. Pas pour nous mais pour un jour... ceux qui construiront une autre civilisation. Et dans le court terme, se faire du bien et essayer d'en faire un peu autour de soi.
    Je repense à ce partage de 1 photo par jour pendant 100 jours que tu avais lancé sur IG et qui m'a vraiment soutenue dans une phase très difficile. A défaut de sauver le monde, sauver son âme.

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  9. Contrairement à toi je suis plutôt une optimiste, je préfère me concentrer sur tous les aspects positifs, les petits plaisirs qui émaillent la vie mais je suis d'accord que la destruction de notre planète est LE sujet qui m'inquiète au plus au point (particulièrement l'absence de réaction de nos dirigeants) alors j'essaie d'agir à mon échelle mais sans sortie du capitalisme, cela parait compliqué...mais, pour citer un classique indéboulonnable, "la vie trouve toujours un chemin !"

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  10. "This too, shall pass", c'est toi qui le disais, non? Et ce sentiment aussi, j'espère.
    Il y a tellement de belles choses sur cette terre. Ce sont les médias qui nous concentrent sur le négatif, mais il y a des tas de gens qui se lèvent, qui essaient et qui apportent du beau à l'univers.
    Il y a tellement d'initiatives citoyennes et d'actions qui se mettent en place.
    Je ne dis pas que tout est rose, mais comme pour le ying et le yang, il faut voir le mauvais comme le beau, en toute circonstances, même les plus sombres.
    Courage.

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  11. J'en suis exactement au même point. J'ai l'impression de lire ce qui me ronge.

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  12. Juste deux couplets d'une très belle chanson de Julos Beaucarne:

    "Mettre une croix sur tout, partir, c'est donc mourir
    Un peu à ce qu'on dit. Il me semble impossible
    De tuer mes souvenirs et quoi que l'on en dise
    Ils me bercent parfois à défaut d'avenir.

    Taxé de passéisme dans les journaux du soir
    J'apporte un correctif et mon droit de réponse
    M'autorise à vous dire que si je broie du noir
    C'est pour mieux apprécier la lumière derrière l'ombre."

    Je t'embrasse

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  13. Pour celles et ceux qui souhaiteraient ajouter leur (petite mais significative) contribution à la dépollution de cet océan empoisonné, je leur propose d'utiliser ecosia (www.ecosia.org) plutôt que google pour leurs recherches sur le net.
    Ecosia compense 100% de ses émissions de CO2 et reverse 80% de ses bénéfices à des programmes de reforestation (plus d'infos sur fr.wikipedia.org/wiki/Ecosia).

    Les grandes rivières naissent d'une multitude de petits ruisseaux.

    Sparke

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