D'abord, on n'a pas crevé de chaud et passé notre temps à chercher de l'ombre ou à piquer le parasol des voisins, parce que les Vosges fin mai, c'est pas la Provence en juillet, même si on a eu beau temps presque tout du long.
Ensuite, on n'a pas campé sur les remparts dans des sacs de couchage poussiéreux et mangé des salades de thon en boîte pendant quatre jours: on a dormi au charmant et très abordable Hôtel Azur et fait bombance au resto à chaque repas (sauf pour le pique-nique de spécialités régionales où on a fait bombance assis dans l'herbe avec des assiettes en carton, un unique couteau en plastique et pas assez de pain, mais c'était chouette quand même).
Au lieu d'enchaîner des jeux de rôles dont le scénario nous avait été livré à l'heure où la partie était censée commencer, on a assisté à une table ronde sur le thème "La violence dans la fantasy", écouté Editeur Préféré récapituler la belle aventure qui est la nôtre depuis 10 ans (et fêté ça avec du champagne et de délicieux petits fours) et apprécié les confidences de Jacqueline Carey sur sa géniale série "Kushiel".
Au lieu d'acheter un Xème supplément pour "L'Appel de Cthulhu" ou une superbe mais quelque peu encombrante hache de bataille en latex, on s'est fait dédicacer des bouquins par des auteurs qu'on aime déjà bien ou qu'on voudrait découvrir: Jacqueline Carey, donc, mais aussi Gudule, Jeanne A. Debats, Maïa Mazaurette ou Don Lorenjy. On a hésité à investir dans "Le déchronologue" ou "Les lames du cardinal" parce que bon, valise déjà trop pleine et compte en banque plus assez.
A première vue, non, ces Imaginales n'avaient pas grand rapport avec la manifestation culte qui a marqué la fin de mon adolescence et le début de mon âge adulte.
Pourtant...
Pourtant dans les deux cas, l'esprit était le même. Ce week-end, des potes qui vivent aux quatre coins de la France le reste de l'année se sont retrouvés pour partager, en plus d'une passion, le plaisir d'être ensemble. Loin de leur quotidien, dans une bulle qui n'a duré que quelques jours et dont ils sont ressortis aussi crevés que ravis avec des souvenirs plein la tête.
...Et une seule envie: remettre ça l'année prochaine.